LIEUX-DITS DE KIRCHBERG --- Suite de l'article --- |
Ce dernier exemple nous montre une autre difficulté, à savoir la transcription écrite et pas toujours fidèle du langage parlé. Ainsi, à notre sens, Hohbuhl, devrait s'écrire Hochbuhl, ce qui donnerait en traduction littérale la haute colline, on peut raisonnablement penser que les transcriptions successives aient partiellement altéré les dénominations d'origine. De même, l'histoire mouvementée de notre province a pu générer des traductions approximatives du français à l'allemand et vice versa.
Pour illustrer ce type de déformation, un exemple assez marquant peut être cité. La forêt qui borde la route du Lachtelweiher au dessus des réservoirs est désignée magistralement par Kühlbrunnenwaldn ce qui en traduction littérale veut dire la forêt de la fontaine fraîche. Or le langage courant dit "Kuabrunnerwaldp"la forêt de la fontaine à la vache. !! !, ce qui n'est pas, vous en conviendrez, la même chose. On peut donc envisager qu'au fil du temps, des noms de lieux aient subi ce genre d'interprétation erronée voire d'altération. Une autre constante est que les lieux-dits désignent très souvent une particularité géographique "Feuestein" la pierre de feue, une végétation typique "Haselbach" le ruisseau aux noisetiers, une exposition "Summerseite" le côté de l'été et son pendant "Schattenberg" la montagne de l'ombre, une activité qui s'y exerçait "Heitzerkopf" le sommet des charbonniers, la référence à des animaux "Baerenkopf" la tête ou le sommets des ours, "Krottenloch" le trou à crapauds, une spécificité remarquable "Langenfeld" les longs champs ou un événement marquant "verbrannterwald" la forêt brûlée.
La plupart des noms peuvent se traduire aisément, tels que "Altenhaegstein" la pierre ou le rocher des vieilles haies, "Eichbourg" la montage aux chênes, "Wolkenstein" le rocher ou la pierre des nuages, "Holzmatten" le pré aux bois, "Hecken" lieu où se trouvent beaucoup de buissons ou de haies, "Steye" lieu où se trouvent des pierriers, "Dennenbourg" la foret aux sapins "Dennen" étant l'ancêtre du mot "Tanne", "Kohlgruben" littéralement mine de charbon, ce qui est inexact ; la houille étant absente de nos montagnes, il convient de penser que le lieu servait à édifier des meules de charbon de bois. Cependant, l'explication concernant certains lieux- dits est plus problématique, ou constitue même une énigme.
Grâce à la précieuse collaboration de Jean- Marie Ehret, enfant de la vallée, et instituteur à Oberbruck, que je remercie, un certain nombre d'explications ou d'hypothèses peuvent être avancées. Ainsi, un terme comme "Roedel" (S'Redel) grand pré délimité par le ruisseau du "Lachtelweiher", la rue "Strueth" et la rue "Strinzig" est un terme d'origine franque qui signifie un lieu qui a été défrichée, ou "Diale" (Diala), terme présent dans d'autres communes du secteur (Dolleren, Sickert), indique très probablement un endroit où l'on chargeait les grumes. Le lieu-dit "Haulen" (au dessus du Gaertnerberg) peut avoir deux sens et correspondre à une forêt défrichée pour être replantée ou encore à la présence d'anciennes mines, car "Haulen" veut dire déblai de mines. Cette dernière explication paraît plus exacte, la présence de mines à cet endroit étant une certitude. Le lieu-dit "Liesenbuhl" peut correspondre à la colline des poux. Une autre explication avancée est que "Liesen" soit une déformation de "Wiesen" les prés).
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