Historique
Vie pratique en 10 épisodes : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10

Historique de l'euro


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Sommaire

Les premiers organismes européens

De la relance européenne aux traités de Rome (1957)

La CEE

La Communauté européenne: du traité à la réalité

Le renforcement de la coopération européenne

Le passage à l'union économique et monétaire

L'union économique et monétaire vers la monnaie unique

Le passage à la monnaie unique

Le sommet européen d'Amsterdam

Dates clés à venir: de mai 1998 au 1er juillet 2002 au plus tard



Les premiers organismes européens

Dès 1946, des européens se mobilisés pour appeler à la construction européenne mais c'est entre 1948 et 1950 qu'apparaissent les trois premiers organismes de coopération européenne. Trois domaines sont concernés: la défense (l'Union occidentale en 1948, traité de l'Atlantique Nord en 1949), les travaux parlementaires (le Conseil de l'Europe le 5 mai 1949) et la justice (la Cour européenne des droits de l'homme le 4 novembre 1950).

Mais au début des années 50, les Etats-Unis font pression pour que les européens créent une véritable défense européenne intégrée. Au plus fort de la guerre froide, les américains viennent, en effet, de se lancer dans la guerre de Corée et ne peuvent plus assurer un engagement d'envergure dans la défense de l'Europe de l'ouest. Et ils souhaitent que l'Allemagne soit intégrée à ce projet. Le plan Pléven (président du Conseil), préparé là encore par Jean Monnet, prévoit la création d'une armée européenne dont l'Allemagne est partie prenante. En 1952, les 6 signent le traité qui crée la CED : Communauté Européenne de Défense. Cependant, la CED ne verra jamais le jour :l'Assemblée nationale française refuse, en 1954, de ratifier le traité au nom du rejet, par une majorité de parlementaires, du "réarmement allemand".

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De la relance européenne aux traités de Rome (1957)

Après l'échec de la CED, la construction européenne semble s'essouffler. Les sondages d'opinion montrent que de moins en moins de citoyens la souhaitent et la soutiennent. Le Hollandais Johan Willem Beyen et le Belge Paul-Henri Spaak sont à l'origine des propositions qui vont permettre la relance de l'Europe. Le plan Beyen (1953) évoque l'établissement d'un marché commun. Puis, les travaux du comité Spaak posent les grands principes de la construction européenne à venir : l'objectif est la mise en place d'un marché commun, avec des règles communes, des actions en commun et un système d'institutions pour y veiller.

C'est sur la base de ce rapport que vont être signés par les 6, le 25 mars 1957, les traités instituant la Communauté Économique Européenne (CEE) et la Communauté Européenne de l'Énergie Atomique (Euratom).

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La CEE

La Communauté Économique Européenne a pour ambition le développement économique et, à travers lui, la stabilité politique de l'Europe. Elle se donne 2 objectifs:

Un marché commun est un marché de libre-échange, où il y a :

Le dispositif de marché commun défini par la CEE est axé sur la libre-circulation des marchandises : le traité signé par les 6 fixe un calendrier pour parvenir à l'union douanière, c'est-à-dire à l'élimination des droits de douane entre pays européens signataires et la suppression des contingents quantitatifs. De plus, cette zone de libre-échange doit établir des tarifs douaniers communs vis-à-vis des pays extérieurs. Le calendrier s'établit sur 12 ans.

La liberté de circuler pour les travailleurs européens est envisagée dans le traité de Rome : elle est instituée en 1968 mais ne devient pas une réalité.

L'organisation de politiques économiques communes est également prévue par le traité : la Politique Agricole Commune (PAC) en deviendra très vite la concrétisation phare.

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La Communauté européenne: du traité à la réalité

1-Le fonctionnement de la communauté européenne
Les deux communautés européennes fondées en 1957 reposent sur le même principe de fonctionnement que la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier), instituée en 1951 par le traité de Paris signé par l'Allemagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg: Les états abandonnaient leur souveraineté sur la gestion du marché commun du charbon et de l'acier à la Haute Autorité.

A partir de 1967, les 3 communautés disposeront d'institutions communes : une Commission, un Conseil et un Parlement.

2-Le succès de l'union douanière
Selon le traité de Rome, l'union douanière doit être réalisée le 1er janvier 1970. Elle est effective dès le 1er juillet 1968, soit avec 18 mois d'avance: il n'y a donc plus de droits de douane à acquitter dans le cadre d'échanges intra-communautaires et les tarifs appliqués aux importations sont les mêmes dans les 6 pays de la CEE.

3-La politique agricole commune (PAC)
La France et les Pays-Bas, deux pays où l'agriculture occupe une place primordiale dans l'économie et qui sont de gros exportateurs de produits agricoles, se battent dès 1957 pour la mise en place de la PAC : politique agricole commune. L'un et l'autre y voient le meilleur moyen de moderniser leur agriculture : les faits leur donneront raison.

La Commission définit en 1960 les principes de la PAC : libre circulation des marchandises, organisation des marchés agricole, solidarité financière, préférence communautaire.

4-L'élargissement de la Communauté
La Grande-Bretagne, qui avait participé aux négociations préparatoires au traité de Rome mais refusé de le signer (privilégiant la zone d'échanges Commonwealth) pose dès 1963 sa candidature. Mais la France du Général de Gaulle met son veto à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE. Face à une nouvelle candidature en 1967, la France fait à nouveau valoir son droit de veto. L'élection de Georges Pompidou à la présidence française en 1969 assouplit la position de la France.

Décidé à la conférence de La Haye de 1969, l'élargissement de la communauté devient une réalité en 1972 avec l'entrée de 3 nouveaux membres : la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark (le référendum réalisé en Norvège est négatif et celle-ci n'intègre donc pas la CEE).

Au fil des ans et de la mise en place de régimes démocratiques dans certains pays, la CEE s'ouvre aux pays du sud de l'Europe : la Grèce en 1981 puis le Portugal et l'Espagne en 1986. En 1995, ce sont l'Autriche, la Suède et la Finlande qui rejoignent l'Union européenne (le référendum norvégien est à nouveau négatif). Aujourd'hui, les candidatures officielles sont nombreuses : Turquie, Chypre, Malte, Hongrie et Pologne.

5-Le budget de la communauté
Le financement des politiques communes, qui concerne en quasi-totalité la PAC, pose dès les années 60 le problème du budget de la communauté. Deux conceptions s'opposent depuis les débuts de la CEE : une logique de ressources propres à la communauté et une logique d'affectation de budgets par les pays membres. Ce sont les débats liés à la PAC, à l'issue du marathon agricole de 1970, qui vont amener les pays membres à définir un système de financement capable de soutenir des politiques communes d'envergure.
Le dispositif suivant est alors arrêté : après une période transitoire oû le budget sera cofinancé par des ressources propres (taxes sur les importations extra-communautaires de produits agricoles, dits "prélèvements agricoles", et droits de douane) et des contributions des pays membres, le budget sera à partir de 1975 uniquement financé sur ses ressources propres (aux 2 ressources déjà mises en oeuvre sera ajouté 1% des recettes de TVA des états membres).

L'adhésion de la Grande-Bretagne à la CEE repose très vite le problème du budget : celle-ci, qui importe beaucoup de denrées agricoles des pays du Commonwealth et en produit peu elle-même, devrait donner beaucoup plus qu'elle ne reçoit. Elle bénéficie donc d'un "mécanisme correcteur" lors de son entrée dans la CEE et, après d'âpres négociations menées par Margaret Thatcher ("I want my money back"), va même recevoir une compensation exceptionnelle d'1 milliard d'écus.
L'entrée de pays du sud dans la communauté à partir de 1981 redéfinit la politique d'investissements et de dépenses : l'aide à la modernisation des pays les moins développés de la communauté, par une politique de redistribution, devient un axe majeur. Le postulat est toujours le même : l'ensemble des pays de la CEE bénéficieront de la croissance de chacun des membres.

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Le renforcement de la coopération européenne

Le sommet de La Haye en 1969 est l'occasion pour les 6 de dresser le bilan de la mise en place du marché commun. Ils décident alors d'aller plus loin dans la construction européenne et se donnent pour objectif de parvenir à l'Union économique et monétaire (la base de leur analyse est le plan Barre qui conclut que l'intégration économique et l'intégration monétaire sont interdépendantes).

L'accord de Bruxelles de 1971 (basé sur le rapport Werner) précise les étapes qui conduiront à l'UEM dès 1980. Chaque étape se traduit par un niveau de convergence plus élevé des Èconomies, l'étape ultime étant la monnaie unique.

La remise en cause du Système Monétaire International mis en place en 1944 va toutefois bouleverser les plans de la communauté.

1-Le Système Monétaire International (SMI) né des accords de Bretton Woods (1944)
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les américains sont à l'origine des accords instituant un nouvel ordre monétaire international. A Bretton Woods, petite ville américaine, naît, en 1944, le Système Monétaire International (SMI). Il repose sur deux principes :

Le dollar est donc au coeur du nouveau système : il existe un rapport fixe et définitif entre le dollar et l'or, qui sont totalement convertibles. Cela signifie, qu'à tout moment, la Banque de France peut convertir ses réserves en dollars en or. Des parités sont fixées entre les différentes devises et le dollar, chaque devise étant toutefois autorisée à fluctuer de + ou - 1% : si un dollar vaut dix francs, la valeur en francs du dollar pourra aller de 9 à 11 francs. Au-delà de cette marge autorisée, les banques centrales s'engagent à intervenir sur le marché des changes.

2-La crise du SMI et les débuts de l'Europe monétaire (1971)
A la fin des années 60, les États-Unis ont de plus en plus de mal à maintenir la parité fixe entre l'or et le dollar. Le 15 août 1971, le président Nixon suspend la convertibilité du dollar en or. Parallèlement, certaines monnaies (notamment le deutsche mark) ne respectent plus la marge de fluctuation de 1% autour du dollar. Tel que bâti en 1944, le SMI est donc moribond.

Les accords de Washington de 1971 du "groupe des dix" (les dix pays les plus riches du monde) assouplissent le système : la marge de fluctuation autour des parités fixes passe à 2,25%. Ce nouveau système autorise des écarts considérables entre les monnaies des pays de la communauté européenne (jusqu'à 9%).
Les règles internationales ne sont plus assez contraignantes pour les européens, qui ont besoin de stabilité entre leurs monnaies pour bâtir l'UEM. C'est pour garantir cette stabilité qu'ils vont s'accorder pour créer leurs propres règles.

En 1972 est créé le serpent monétaire européen. Le principe est le suivant : il y a tout d'abord le tunnel qui oblige les monnaies à ne pas s'écarter de plus de 2,25% de la parité fixée avec le dollar et dans le tunnel il y a le serpent qui contraint les monnaies européennes à respecter entre elles un écart maximum de 2,25% par rapport à leurs parités fixes.

Ce système ne résistera guère mieux que le SMI à la crise pétrolière de 1973 :

L'objectif d'Union Economique et Monétaire pour 1980 ne pourra donc être atteint et il faut imaginer une nouvelle forme de coopération monétaire.

3-Le Système Monétaire Européen (SME)
En 1979 naît le Système Monétaire Européens : SME. Celui-ci est une approche beaucoup plus volontariste que le serpent pour stabiliser les monnaies européennes. Quatre principes caractérisent le SME :

Le SME, auquel ne participe pas la Grande-Bretagne, est un succès : il va assurer une stabilité des monnaies européennes, quitte à assouplir ses règles (par exemple, certains pays bénéficient momentanément d'une marge de fluctuation portée à 6%). Il prépare déjà le passage à la monnaie unique.

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Le passage à l'union économique et monétaire

Si le SME fonctionne bien au début des années 80, l'Union économique et monétaire programmée pour 1980 n'existe pas. En fait, les négociations concernant le budget de la communauté et l'entrée de nouveaux pays en son sein ont mobilisé les énergies.

Deux principaux facteurs expliquent la relance, à partir de 1985, du processus de construction européenne :

1-L'Acte unique (1986)
L'ensemble des aspects de la construction européenne sont concernés par l'Acte unique, signé en 1986 et entré en application en 1987 :

- Le marché intérieur
En 1957, parmi les 4 critères qui définissent un marché commun (libre-circulation des marchandises, des travailleurs, des capitaux et des services), le traité de Rome avait choisi de privilégier la libre-circulation des marchandises, à travers l'union douanière.
L'Acte unique s'appuie sur l'ensemble des critères pour parvenir au marché intérieur (ou marché unique), nouveau nom symbolique de la volonté de parvenir à l'UEM du marché commun :

- le fonctionnement de la communauté
La règle de vote des décisions par le Conseil européen et le Conseil des ministres passe de l'unanimité à la majorité qualifiée (sauf pour les directives ayant trait à la libre circulation des personnes et à la fiscalité). La coopération est renforcée dans de nombreux domaines (politique, économique, social, culturel).

2- Le traité de Maastricht (1993)
Le traité de Maastricht, entré en vigueur le 1er novembre 1993, institue l'Union européenne. L'Union européenne est une entité juridique, politique et économique. Elle s'appuie sur 3 piliers : Communauté européenne, politique étrangère et de sécurité commune (PESC), affaires intérieures et justice (immigration, travail de la douane, etc).

Le développement de la Communauté européenne (elle perd son adjectif d'économique pour étendre ses missions) prend une double direction : d'une part, l'union économique et monétaire et, d'autre part, l'efficacité institutionnelle et la démocratisation de la Communauté.
Le volet économique du traité est le plus connu. Il définit les modalités de mise en place de l'Union économique et monétaire (UEM). Le projet fait coïncider intégration économique et intégration monétaire, conformément au tout premier projet d'union monétaire de 1969 : des critères de convergence économique sont définis pour passer à la monnaie unique, incontestable symbole de la mise en place de l'UEM.

Ces critères sont les suivants :

Le traité de Maastricht fait aussi évoluer le fonctionnement institutionnel de la Communauté. Il formule le principe de subsidiarité : la Communauté n'intervient que lorsque les états membres ne peuvent atteindre, par leurs propres moyens, un objectif. De plus, les fonctions des différentes entités de la Communauté sont reprécisées :

 


L'union économique et monétaire vers la monnaie unique

Les 3 phases pour parvenir à l'UEM sont les suivantes :

Avec l'arrivée de la monnaie unique, la Banque Centrale Européenne (BCE) en collaboration avec les banques centrales nationales est créée : elle gère, en toute indépendance du pouvoir politique, la politique monétaire européenne.

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Le passage à la monnaie unique

Le Conseil européen de Madrid a marqué une étape importante dans la visibilité du passage à la troisième phase de l'Union économique et monétaire, tant pour les banques et les opérateurs économiques que pour les administrations.

En décembre 1995, le Conseil européen de Madrid a conclu sur :

Le 13 et 14 décembre 1996, le Conseil européen de Dublin a conclu sur :

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Le sommet européen d'Amsterdam

Lors du Sommet d'Amsterdam du 17 juin 1997, les Quinze ont adopté les réglements CE n°1103/97 et JOCE 02.08.97 fixant certaines dispositions relatives à l'introduction de l'euro.


Dates clés à venir: de mai 1998 au 1er juillet 2002 (au plus tard)

Mai 1998:

1er janvier 1999:

1er janvier 2002 au plus tard:

1er juillet 2002 au plus tard:

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