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speciale : les convertisseurs de Fabrice
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Historique de l'euro
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Dès 1946, des européens se mobilisés pour appeler à la construction européenne mais c'est entre 1948 et 1950 qu'apparaissent les trois premiers organismes de coopération européenne. Trois domaines sont concernés: la défense (l'Union occidentale en 1948, traité de l'Atlantique Nord en 1949), les travaux parlementaires (le Conseil de l'Europe le 5 mai 1949) et la justice (la Cour européenne des droits de l'homme le 4 novembre 1950).
Mais au début des années 50, les Etats-Unis font pression pour que les européens créent une véritable défense européenne intégrée. Au plus fort de la guerre froide, les américains viennent, en effet, de se lancer dans la guerre de Corée et ne peuvent plus assurer un engagement d'envergure dans la défense de l'Europe de l'ouest. Et ils souhaitent que l'Allemagne soit intégrée à ce projet. Le plan Pléven (président du Conseil), préparé là encore par Jean Monnet, prévoit la création d'une armée européenne dont l'Allemagne est partie prenante. En 1952, les 6 signent le traité qui crée la CED : Communauté Européenne de Défense. Cependant, la CED ne verra jamais le jour :l'Assemblée nationale française refuse, en 1954, de ratifier le traité au nom du rejet, par une majorité de parlementaires, du "réarmement allemand".
Après l'échec de la CED, la construction européenne semble s'essouffler. Les sondages d'opinion montrent que de moins en moins de citoyens la souhaitent et la soutiennent. Le Hollandais Johan Willem Beyen et le Belge Paul-Henri Spaak sont à l'origine des propositions qui vont permettre la relance de l'Europe. Le plan Beyen (1953) évoque l'établissement d'un marché commun. Puis, les travaux du comité Spaak posent les grands principes de la construction européenne à venir : l'objectif est la mise en place d'un marché commun, avec des règles communes, des actions en commun et un système d'institutions pour y veiller.
C'est sur la base de ce rapport que vont être signés par les 6, le 25 mars 1957, les traités instituant la Communauté Économique Européenne (CEE) et la Communauté Européenne de l'Énergie Atomique (Euratom).
La Communauté Économique Européenne a pour ambition le développement économique et, à travers lui, la stabilité politique de l'Europe. Elle se donne 2 objectifs:
la mise en place d'un marché commun par la libération des échanges,
la mise en oeuvre de politiques économiques communes par les pays européens.
Un marché commun est un marché de libre-échange, où il y a :
libre-circulation des marchandises,
libre-circulation des travailleurs,
libre-circulation des capitaux,
liberté d'établissement et de prestations de services.
Le dispositif de marché commun défini par la CEE est axé sur la libre-circulation des marchandises : le traité signé par les 6 fixe un calendrier pour parvenir à l'union douanière, c'est-à-dire à l'élimination des droits de douane entre pays européens signataires et la suppression des contingents quantitatifs. De plus, cette zone de libre-échange doit établir des tarifs douaniers communs vis-à-vis des pays extérieurs. Le calendrier s'établit sur 12 ans.
La liberté de circuler pour les travailleurs européens est envisagée dans le traité de Rome : elle est instituée en 1968 mais ne devient pas une réalité.
L'organisation de politiques économiques communes est également prévue par le traité : la Politique Agricole Commune (PAC) en deviendra très vite la concrétisation phare.
1-Le fonctionnement
de la communauté européenne
Les deux communautés européennes fondées en 1957 reposent sur le même
principe de fonctionnement que la CECA (Communauté Européenne du Charbon et
de l'Acier), instituée en 1951 par le traité de Paris signé par l'Allemagne,
la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg: Les états abandonnaient
leur souveraineté sur la gestion du marché commun du charbon et de l'acier à
la Haute Autorité.
chaque communauté dispose d'une Commission, composée de personnalités indépendantes (tout comme la Haute Autorité de la CECA), qui a pour fonction de proposer et faire appliquer les politiques communes,
parallèlement, le Conseil des ministres doit avaliser les décisions et a le pouvoir de les modifier ou de les rejeter (à l'unanimité),
l'Assemblée parlementaire (qui prendra plus tard le nom de parlement européen) a, quant à elle, un rôle consultatif.
A partir de 1967, les 3 communautés disposeront d'institutions communes : une Commission, un Conseil et un Parlement.
2-Le succès de l'union
douanière
Selon le traité de Rome, l'union douanière doit être réalisée le 1er janvier
1970. Elle est effective dès le 1er juillet 1968, soit avec 18 mois d'avance:
il n'y a donc plus de droits de douane à acquitter dans le cadre d'échanges
intra-communautaires et les tarifs appliqués aux importations sont les mêmes
dans les 6 pays de la CEE.
3-La
politique agricole commune (PAC)
La France et les Pays-Bas, deux pays où l'agriculture occupe une place primordiale
dans l'économie et qui sont de gros exportateurs de produits agricoles, se battent
dès 1957 pour la mise en place de la PAC : politique agricole commune. L'un
et l'autre y voient le meilleur moyen de moderniser leur agriculture : les faits
leur donneront raison.
La Commission définit en 1960 les principes de la PAC : libre circulation des marchandises, organisation des marchés agricole, solidarité financière, préférence communautaire.
4-L'élargissement
de la Communauté
La Grande-Bretagne, qui avait participé aux négociations préparatoires au
traité de Rome mais refusé de le signer (privilégiant la zone d'échanges Commonwealth)
pose dès 1963 sa candidature. Mais la France du Général de Gaulle met son veto
à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE. Face à une nouvelle candidature
en 1967, la France fait à nouveau valoir son droit de veto. L'élection de Georges
Pompidou à la présidence française en 1969 assouplit la position de la France.
Décidé à la conférence de La Haye de 1969, l'élargissement de la communauté devient une réalité en 1972 avec l'entrée de 3 nouveaux membres : la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark (le référendum réalisé en Norvège est négatif et celle-ci n'intègre donc pas la CEE).
Au fil des ans et de la mise en place de régimes démocratiques dans certains pays, la CEE s'ouvre aux pays du sud de l'Europe : la Grèce en 1981 puis le Portugal et l'Espagne en 1986. En 1995, ce sont l'Autriche, la Suède et la Finlande qui rejoignent l'Union européenne (le référendum norvégien est à nouveau négatif). Aujourd'hui, les candidatures officielles sont nombreuses : Turquie, Chypre, Malte, Hongrie et Pologne.
5-Le budget de la
communauté
Le financement des politiques communes, qui concerne en quasi-totalité la
PAC, pose dès les années 60 le problème du budget de la communauté. Deux conceptions
s'opposent depuis les débuts de la CEE : une logique de ressources propres à
la communauté et une logique d'affectation de budgets par les pays membres.
Ce sont les débats liés à la PAC, à l'issue du marathon agricole de 1970, qui
vont amener les pays membres à définir un système de financement capable de
soutenir des politiques communes d'envergure.
Le dispositif suivant est alors arrêté : après une période transitoire oû le
budget sera cofinancé par des ressources propres (taxes sur les importations
extra-communautaires de produits agricoles, dits "prélèvements agricoles", et
droits de douane) et des contributions des pays membres, le budget sera à partir
de 1975 uniquement financé sur ses ressources propres (aux 2 ressources déjà
mises en oeuvre sera ajouté 1% des recettes de TVA des états membres).
L'adhésion de la Grande-Bretagne
à la CEE repose très vite le problème du budget : celle-ci, qui importe beaucoup
de denrées agricoles des pays du Commonwealth et en produit peu elle-même, devrait
donner beaucoup plus qu'elle ne reçoit. Elle bénéficie donc d'un "mécanisme
correcteur" lors de son entrée dans la CEE et, après d'âpres négociations menées
par Margaret Thatcher ("I want my money back"), va même recevoir une compensation
exceptionnelle d'1 milliard d'écus.
L'entrée de pays du sud dans la communauté à partir de 1981 redéfinit la politique
d'investissements et de dépenses : l'aide à la modernisation des pays les moins
développés de la communauté, par une politique de redistribution, devient un
axe majeur. Le postulat est toujours le même : l'ensemble des pays de la CEE
bénéficieront de la croissance de chacun des membres.
Le sommet de La Haye en 1969 est l'occasion pour les 6 de dresser le bilan de la mise en place du marché commun. Ils décident alors d'aller plus loin dans la construction européenne et se donnent pour objectif de parvenir à l'Union économique et monétaire (la base de leur analyse est le plan Barre qui conclut que l'intégration économique et l'intégration monétaire sont interdépendantes).
L'accord de Bruxelles de 1971 (basé sur le rapport Werner) précise les étapes qui conduiront à l'UEM dès 1980. Chaque étape se traduit par un niveau de convergence plus élevé des Èconomies, l'étape ultime étant la monnaie unique.
La remise en cause du Système Monétaire International mis en place en 1944 va toutefois bouleverser les plans de la communauté.
1-Le
Système Monétaire International (SMI) né des accords de Bretton Woods (1944)
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les américains sont
à l'origine des accords instituant un nouvel ordre monétaire international.
A Bretton Woods, petite ville américaine, naît, en 1944, le Système Monétaire
International (SMI). Il repose sur deux principes :
le dollar devient la monnaie de référence,
des parités officielles sont fixées entre les monnaies.
Le dollar est donc au coeur du nouveau système : il existe un rapport fixe et définitif entre le dollar et l'or, qui sont totalement convertibles. Cela signifie, qu'à tout moment, la Banque de France peut convertir ses réserves en dollars en or. Des parités sont fixées entre les différentes devises et le dollar, chaque devise étant toutefois autorisée à fluctuer de + ou - 1% : si un dollar vaut dix francs, la valeur en francs du dollar pourra aller de 9 à 11 francs. Au-delà de cette marge autorisée, les banques centrales s'engagent à intervenir sur le marché des changes.
2-La
crise du SMI et les débuts de l'Europe monétaire (1971)
A la fin des années 60, les États-Unis ont de plus en plus de
mal à maintenir la parité fixe entre l'or et le dollar. Le 15 août 1971, le
président Nixon suspend la convertibilité du dollar en or. Parallèlement, certaines
monnaies (notamment le deutsche mark) ne respectent plus la marge de fluctuation
de 1% autour du dollar. Tel que bâti en 1944, le SMI est donc moribond.
Les accords de Washington
de 1971 du "groupe des dix" (les dix pays les plus riches du monde) assouplissent
le système : la marge de fluctuation autour des parités fixes passe à 2,25%.
Ce nouveau système autorise des écarts considérables entre les monnaies des
pays de la communauté européenne (jusqu'à 9%).
Les règles internationales ne sont plus assez contraignantes pour les européens,
qui ont besoin de stabilité entre leurs monnaies pour bâtir l'UEM. C'est pour
garantir cette stabilité qu'ils vont s'accorder pour créer leurs propres règles.
En 1972 est créé le serpent monétaire européen. Le principe est le suivant : il y a tout d'abord le tunnel qui oblige les monnaies à ne pas s'écarter de plus de 2,25% de la parité fixée avec le dollar et dans le tunnel il y a le serpent qui contraint les monnaies européennes à respecter entre elles un écart maximum de 2,25% par rapport à leurs parités fixes.
Ce système ne résistera guère mieux que le SMI à la crise pétrolière de 1973 :
en 1976, la conférence de la Jamaïque entérine le nouveau système monétaire international de flottement généralisé des monnaies,
de 1972 à 1978, il y a au total 7 sorties du serpent monétaire.
L'objectif d'Union Economique et Monétaire pour 1980 ne pourra donc être atteint et il faut imaginer une nouvelle forme de coopération monétaire.
3-Le
Système Monétaire Européen (SME)
En 1979 naît le Système Monétaire Européens :
SME. Celui-ci est une approche beaucoup plus volontariste que le serpent pour
stabiliser les monnaies européennes. Quatre principes caractérisent le SME :
une unité de compte commune est créée : l'écu. C'est un panier de monnaies, ce qui signifie que l'ECU est constitué des monnaies des pays du SME selon des pondérations fixées en fonction de leurs poids économiques respectifs,
chaque monnaie de la CEE a un cours officiel de change par rapport à l'écu. Une marge de fluctuation de 2,25% est toutefois tolérée,
tous les pays participent au soutien des parités officielles (cela signifie que si, par exemple, la lire est menacée d'aller au-delà de la marge de fluctuation ce sont l'ensemble des banques centrales des pays du SME qui vont intervenir pour la soutenir)
des réserves sont mises en commun pour assurer la solidarité entre pays membres.
Le SME, auquel ne participe pas la Grande-Bretagne, est un succès : il va assurer une stabilité des monnaies européennes, quitte à assouplir ses règles (par exemple, certains pays bénéficient momentanément d'une marge de fluctuation portée à 6%). Il prépare déjà le passage à la monnaie unique.
Si le SME fonctionne bien au début des années 80, l'Union économique et monétaire programmée pour 1980 n'existe pas. En fait, les négociations concernant le budget de la communauté et l'entrée de nouveaux pays en son sein ont mobilisé les énergies.
Deux principaux facteurs expliquent la relance, à partir de 1985, du processus de construction européenne :
le Conseil européen, dont le rôle a été renforcé en 1983, et la Commission européenne, dirigée par Jacques Delors, sauront travailler ensemble pour faire avancer les dossiers,
la chute du mur de Berlin en 1989 et la réunification allemande vont amener notamment les français et les allemands à accélérer le processus : les français par crainte de voir l'Allemagne réunifiée prendre seule le leadership d'une Europe élargie aux pays de l'ancien bloc communiste et les allemands pour rassurer leurs partenaires sur leurs intentions.
1-L'Acte unique (1986)
L'ensemble des aspects de la construction européenne sont concernés par
l'Acte unique, signé en 1986 et entré en application en 1987 :
l'union économique avec la mise en place d'un grand marché intérieur pour le 1er janvier 1993,
le fonctionnement de la communauté,
la coopération dans de nombreux domaines.
-
Le marché intérieur
En 1957, parmi les 4 critères qui définissent un marché commun (libre-circulation
des marchandises, des travailleurs, des capitaux et des services), le traité
de Rome avait choisi de privilégier la libre-circulation des marchandises, à
travers l'union douanière.
L'Acte unique s'appuie sur l'ensemble des critères pour parvenir au marché intérieur
(ou marché unique), nouveau nom symbolique de la volonté de parvenir à l'UEM
du marché commun :
l'union douanière n' a pas totalement permis la libre-circulation des marchandises; des mesures complémentaires sont donc prises comme l'harmonisation de normes techniques,
la libre-circulation des personnes, instituée en 1968, ne fonctionne pas bien; de nouvelles dispositions voient le jour , par exemple la reconnaissance des diplômes entre les états européens,
la libéralisation des mouvements de capitaux permet la libre-circulation des actifs financiers et monétaires d'un pays à l'autre : elle est mise en oeuvre en 1990,
la libre-circulation des services autorise les établissements financiers et les compagnies d'assurance à s'établir et proposer des services dans tous les pays d'Europe.
-
le fonctionnement de la communauté
La règle de vote des décisions par le Conseil européen et le Conseil
des ministres passe de l'unanimité à la majorité qualifiée (sauf pour les directives
ayant trait à la libre circulation des personnes et à la fiscalité). La coopération
est renforcée dans de nombreux domaines (politique, économique, social, culturel).
2- Le traité de Maastricht
(1993)
Le traité de Maastricht, entré en vigueur le 1er novembre 1993, institue
l'Union européenne. L'Union européenne est une entité juridique, politique et
économique. Elle s'appuie sur 3 piliers : Communauté européenne, politique étrangère
et de sécurité commune (PESC), affaires intérieures et justice (immigration,
travail de la douane, etc).
Le développement de la Communauté
européenne (elle perd son adjectif d'économique pour étendre ses missions)
prend une double direction : d'une part, l'union économique et monétaire et,
d'autre part, l'efficacité institutionnelle et la démocratisation de la Communauté.
Le volet économique du traité est le plus connu. Il définit les modalités de
mise en place de l'Union économique et monétaire (UEM). Le projet fait coïncider
intégration économique et intégration monétaire, conformément au tout premier
projet d'union monétaire de 1969 : des critères de convergence économique sont
définis pour passer à la monnaie unique, incontestable symbole de la mise en
place de l'UEM.
Ces critères sont les suivants :
la stabilité des prix (un taux d'inflation limité à 1,5 % au-dessus de celui des 3 Etats membres les plus performants),
la situation des finances publiques: un déficit public inférieur à 3 % du PIB, une dette publique inférieure à 60 % du PIB,
la stabilité du taux de change respectant les marges de fluctuation de SME, avant au moins deux ans.
un taux d'intérêt à moyen et long terme, n'excédant pas plus de 2 % celui des 3 Etats les moins inflationnistes.
Le traité de Maastricht fait aussi évoluer le fonctionnement institutionnel de la Communauté. Il formule le principe de subsidiarité : la Communauté n'intervient que lorsque les états membres ne peuvent atteindre, par leurs propres moyens, un objectif. De plus, les fonctions des différentes entités de la Communauté sont reprécisées :
le Conseil européen, constitué des chefs d'état et de gouvernement, définit le cadre de travail de la Commission et du Conseil des ministres,
le Conseil des ministres comprend les ministres des états membres concernés par le sujet traité. Il conclut les accords internationaux de la communauté et partage avec le Parlement les pouvoirs législatifs et budgétaires : il y a co-décision,
la Commission, composée de 20 commissaires et d'un président nommés pour 5 ans, a le monopole des propositions au Conseil. Elle met en oeuvre les décisions prises.
le Parlement, élu au suffrage direct, partage avec le Conseil le pouvoir législatif et exerce un contrôle politique sur la Commission.
Les 3 phases pour parvenir à l'UEM sont les suivantes :
la première phase a, en fait, débuté le 1er juillet 1990 dans le cadre de l'application de l'Acte unique et s'achève le 31 décembre 1993. C'est une étape préparatoire où les états membres doivent s'efforcer de coordonner leurs politiques économiques et monétaires. Le S.M.E. reste en place.
la seconde phase commence le 1er janvier 1994 pour s'arrêter au plus tard le 31 décembre 1998 (de fait, elle durera bien jusqu'à cette date). Pendant cette période, les politiques économiques des états membres visent à respecter les critères de convergence (qui concernent la stabilité des prix, l'assainissement des finances publiques, le respect des marges de fluctuation du SME, la convergence des taux d'intérêt à long terme) nécessaires au passage à la troisième phase. Le SME continue à fonctionner mais la coordination s'intensifie au plan monétaire : les banques centrales qui ne sont pas indépendantes doivent le devenir (c'est le cas de la Banque de France) et un Institut Monétaire Européen (IME) est créé qui a pour objectif de renforcer la coordination des politiques monétaires et de préparer toutes les modalités techniques nécessaires au passage à la monnaie unique dans la phase 3.
la troisième phase commence le 1er janvier 1999. A cette date, les états qui satisfont aux critères de convergence adoptent la monnaie unique, baptisée euro. Les états satisfaisant aux critères ne peuvent refuser de passer à l'euro. Deux états ont toutefois négocié des statuts particuliers : le Danemark qui devra, du fait de sa constitution, procéder à un référendum avant d'entrer dans la phase 3 et la Grande-Bretagne qui se réserve la possibilité de ne pas passer à la phase 3 (principe du "opt out").
Avec l'arrivée de la monnaie unique, la Banque Centrale Européenne (BCE) en collaboration avec les banques centrales nationales est créée : elle gère, en toute indépendance du pouvoir politique, la politique monétaire européenne.
Le Conseil européen de Madrid a marqué une étape importante dans la visibilité du passage à la troisième phase de l'Union économique et monétaire, tant pour les banques et les opérateurs économiques que pour les administrations.
En décembre 1995, le Conseil européen de Madrid a conclu sur :
la dénomination de la monnaie unique : "euro". Le Conseil européen de Madrid a retenu "EURO", pour nom de la future monnaie européenne à partir de l'entrée en troisième phase. Il s'agit d'un nom complet et non d'un préfixe qui précéderait les noms des monnaies nationales, ce qui contribue à garantir son unicité entre tous les États qui l'utiliseront.
le scénario de passage
à la monnaie unique.
Le 13 et 14 décembre 1996, le Conseil européen de Dublin a conclu sur :
le statut juridique de l'euro, garantissant l'euro comme la seule monnaie légale des pays participants à l'Union économique et monétaire.
la date butoir de mars 1998 ou avril 1998 pour fixer la liste des pays qualifiés pour participer à la monnaie unique en 1999.
le Pacte de "stabilité et de croissance" pour encadrer la politique budgétaire et éviter les déficits supérieurs à 3 % du PIB.
la nécessité pour l'Union européenne (UE) de se réformer avant de s'agrandir.
Lors du Sommet d'Amsterdam du 17 juin 1997, les Quinze ont adopté les réglements CE n°1103/97 et JOCE 02.08.97 fixant certaines dispositions relatives à l'introduction de l'euro.
Mai 1998:
Etablissement de la liste des Etats membres qui participeront à l'Union monétaire le 1er janvier 1999.
Annonce des parités bilatérales des monnaies des Etats membres participants.
Création de la Banque centrale européenne (BCE).
1er janvier 1999:
Fixation irrévocable des parités des monnaies qui participeront à l'union monétaire, entre elles et par rapport à l'euro.
Remplacement de l'ECU par l'euro au taux de un euro pour un écu.
Entrée en fonction de la BCE.
Passage à l'euro des marchés monétaires et des marchés de change.
Emissions en euro des nouveaux titres de la dette publique des Etats membres participant à l'Union monétaire.
Entrée en vigueur des règlements définissant le cadre juridique de l'euro.
1er janvier 2002 au plus tard:
Mise en circulation des pièces et billets en euros. Jusqu'au 1er juillet 2002 au plus tard, ces pièces et billets circuleront parallèlement à la monnaie nationale.
1er juillet 2002 au plus tard:
Achèvement du processus d'introduction de l'euro avec la suppression du statut légal des pièces et billets nationaux qui pourront cependant continuer d'être échangés auprès de la banque centrale nationale.
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